Explorer les 18 446 744 073 709 551 616 planètes de No Man’s Sky

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Explorer les 18 446 744 073 709 551 616 planètes de No Man’s Sky

Sean Murray de Hello Games approfondit la portée de son épopée SF.

Salut, lecteurs du PlayStation Blog ! Je m’appelle Sean Murray et je travaille dans un petit studio indépendant au Royaume-Uni, sur un jeu qui s’appelle No Man’s Sky. Je vous écris dans l’avion, de retour de la Gamescom 2014, où nous avons présenté notre jeu à un petit comité de journalistes.

Nous n’avons parlé de notre jeu à la presse que pendant trois jours (deux à l’E3 et un aux VGX l’année dernière), mais il a suscité beaucoup d’intérêt et d’enthousiasme pour un jeu indépendant. J’ai même encore du mal à m’y faire. À tel point que je n’avais pas envie d’aller à la Gamescom. En fait, nous n’avions jamais montré le jeu aux médias européens et nous culpabilisions un peu.

Sony a mis une salle à notre disposition, j’ai laissé 100 journalistes jouer une heure avec la démo et j’ai fait une présentation un peu décousue… pendant laquelle je n’aurais apparemment pas regardé le public une seule fois 🙁

Je ne me rappelle plus ce que j’ai dit, mais je voulais sûrement faire partager quelques anecdotes de développement, alors j’ai pensé qu’elles pourraient aussi vous intéresser.

Nous disons aux gens que No Man’s Sky est un jeu de science-fiction qui se passe dans un univers procédural. Quand je lisais de la SF étant enfant, mon plus grand rêve était de savoir ce que l’on ressent quand on pose le pied sur une planète inconnue. Marcher sur les cimes d’un paysage extraterrestre sans savoir ce que j’y trouverais.

Le moment que j’ai préféré dans la création de No Man’s Sky est arrivé il y a quelques mois. David était en train d’ajouter des quadrupèdes dans le jeu (il insiste pour qu’on les appelle des ongulés), Hazel insérait un système climatique et Ryan ajoutait une animation de collision pour tous les arbres (ce qui est vraiment difficile quand vous avez toute une forêt remplie d’arbres). Je n’avais pas encore vu le résultat et je me baladais dans l’univers pour prendre quelques captures d’écran. J’approchais de la surface d’une planète quand il s’est soudainement mis à pleuvoir. Quand je me suis posé, j’ai fait peur à un chevreuil qui s’est mis à galoper dans les bois entre les arbres. J’étais bluffé, parce que je n’avais jamais vu aucun de ces systèmes avant, mais aussi parce que j’avais l’impression de découvrir un nouvel endroit. Personne n’y avait jamais été auparavant et je ne savais pas si je devais crier d’excitation ou tout garder pour moi.

Alpine

En bref, ce genre de moments résume ce qu’est No Man’s Sky, à mon avis. Bien sûr, il y a du commerce, des combats, des armes, des vaisseaux et une trame de jeu, mais pour moi, vraiment, ce sont les moments calmes de découverte qui font tout le jeu.

Ce qui est cool, c’est que chaque planète est liée à un chiffre aléatoire qui va tout définir. Un simple chiffre aléatoire génère chaque brin d’herbe, arbre, fleur et créature. Donc en tant que développeur, je peux noter le numéro de la planète et y revenir dès que je le souhaite. Nous en avons fait la démonstration à la Gamescom, juste en sautant de planète en planète dans l’univers. Il n’y a pas de temps de chargement car il n’y a rien à charger : les planètes sont entièrement générées par l’ordinateur.

Ce chiffre définit vraiment le nombre de planètes que vous pouvez découvrir avant que les choses ne deviennent trop hors de contrôle. Personnellement, nous avons choisi un nombre assez élevé. Nous appliquons un système de 64 bits, ce qui fait 2 à la puissance 64… soit 18 446 744 073 709 551 616 planètes possibles. Même en découvrant une planète par seconde, il faudrait 585 milliards d’années pour toutes les trouver.

Étant moi-même codeur, j’aime forcément l’aspect technique des choses, mais ce n’est pas le plus important. Le plus important, c’est de rendre cet univers intéressant, palpitant et varié. C’est ce en quoi consiste le développement de No Man’s Sky. Ça consiste surtout à remplir l’univers.

La technologie procédurale nous aide beaucoup, mais nous devons lui fournir les bases, comme les designs des vaisseaux spatiaux que nous trouvons cool ou les différents types de créatures et leurs variations. Nous devons construire les systèmes, les règles. Jusqu’ici nous avons dévoilé des créatures qui vous seront familières, mais nous réfléchissons actuellement à des créatures beaucoup plus proches des extraterrestres… et elles modifient lentement la manière dont nous percevons l’univers. Il devient de plus en plus bizarre, peut-être un peu moins accueillant mais toujours plus surprenant.

Voir démarrer chaque matin No Man’s Sky à mesure qu’il devenait plus riche et plus varié et que les surprises s’enchaînaient a été un vrai plaisir. Pourtant, tout cela génère aussi une certaine frustration, parce qu’il est très difficile de partager notre enthousiasme pour ce que nous avons créé. Montrer trop d’éléments d’un jeu dont la découverte est l’enjeu principal ne nous a jamais paru correct. C’est à vous de tout découvrir quand vous commencerez enfin à jouer. Je suis très impatient et ça me donne juste envie de boucler le jeu dès que possible.

Et mon avion vient juste d’atterrir ! Encore merci pour tout, on se retrouve très vite.

Pour en savoir plus sur No Man’s Sky, c’est par ici

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