Le développeur de The Chinese Room détaille comment la claustrophobie a influencé les environnements étranges du jeu.
Avec la sortie imminente de Still Wakes the Deep sur PS5, nous voulions mettre en avant les inspirations derrière les environnements du jeu d’horreur narratif à la première personne. Nous avions décidé au début du développement que Still Wakes the Deep se passerait sur une plateforme pétrolière et que l’équipe jouerait sur différentes peurs et phobies. Une de ces peurs était l’océan ; une autre l’isolement.
L’un des premiers niveaux sur lequel j’ai travaillé entièrement était une zone à l’intérieur du quartier de l’ingénierie sur la plateforme, avec de nombreuses machines à l’intérieur de ces quatre murs métalliques.
Je voulais essayer de jouer sur la claustrophobie, qui est en soi assez bizarre, car c’est une peur qui est très vive en moi à cause d’expériences personnelles. Au final, j’ai trouvé utile et intrigant d’utiliser mes propres déclencheurs pour créer un environnement pouvant entraîner les mêmes émotions chez le joueur.
J’ai beaucoup utilisé mes souvenirs de jeunesse de la claustrophobie lorsque nous développions Still Wakes the Deep.
Je me souviens avoir été à un événement avec beaucoup d’enfants en extérieur, et qu’il y avait cette grosse caisse en bois avec plein de petits compartiments pour que les enfants puissent jouer et ramper à l’intérieur.
Alors que j’en avais parcouru la moitié, je me souviens que les passages devenaient de plus en plus étroits et difficiles à naviguer.
Mon cœur s’est mis à battre la chamade, et j’ai commencé à hyperventiler. Je me souviens de la sensation du bois sous mes doigts, des bruits et des odeurs.
Lorsque notre personnage principal entre dans la section ingénieur de la plateforme pétrolière, vous vous sentez immédiatement piégé. Les couloirs sont étroits, le plafond est bas, toutes les surfaces sont métalliques et l’air est à la fois chaud et humide.
Comme il n’y a pas de fenêtres, vous perdez vos repères. Imaginez-vous vous déplacer à l’intérieur de cet endroit, avec un mélange d’eau, d’huile, de rouille et de saleté jusqu’aux genoux, et vous vous rendez compte qu’il y a quelque chose ici avec vous. La seule chose que vous souhaitez est de retourner à la surface pour prendre un bol d’air frais, mais le seul moyen d’y parvenir est de passer dans des endroits encore plus étroits.
L’équipe son a fait un travail fantastique en capturant ces sons horrifiques.
En essayant de créer certaines émotions avec des visuels sombres, j’ai commencé à imaginer à quel point ce serait terrible d’avoir toute cette humidité dans l’air, tout en ayant vos vêtements s’imprégnant d’eau sale et huileuse.
Vous avez un mélange constant de sections avec des tuyaux brûlants et des machines, mais à chaque fois que vous arrivez dehors, vous êtes accueilli par des températures glaciales. Je ne dirais pas que c’est rassurant, mais ça en fait une histoire palpitante.
C’est ici que nous retrouvons la force de The Chinese Room. D’un côté, nous avons des personnes qui adorent le storytelling, que ce soit à travers des films ou des écrits, et de l’autre côté, nous avons des musiciens et des techniciens sonores venant de tout horizon.
Est-ce que je dirais que travailler sur Still Wakes the Deep m’a aidé à vaincre mes peurs? Je ne pense pas. Au contraire, j’ai encore plus peur de ce qui peut être tapi dans l’ombre ! Still Wakes the Deep sort demain sur PS5.
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