Beyond Enchantment (Larry Jordon, 2010)
De nouveaux films très alléchants ont fait leur apparition sur la plateforme MUBI. Nous menons un partenariat avec l’organisation de San Francisco Canyon Cinema, qui compte parmi les plus importants distributeurs de films expérimentaux et d’avant-garde dans le monde. Ce partenariat est voué à s’étoffer au fil du temps ; en attendant, voici notre première mise à jour. Vu que la plupart des films sont inconnus du grand public, j’ai pensé qu’il serait utile de vous parler des cinéastes concernés.
Films de Gary Adlestein:
Gary Adlestein tourne des vidéos et des films expérimentaux depuis 1974. Son premier long-métrage en tant que coréalisateur, Reading 1974, reportage primé et dans un esprit « city-symphony » (thème de l’Homme dans les grandes villes), traite de Reading, sa ville d’origine en Pennsylvanie. Après des années passées à filmer des courts métrages en 16 mm, puis en Super 8, inspirés du travail de Storm DeHirsch et Tom Chomont, il s’intéresse au marché de la vidéo, à l’instar de nombreux cinéastes indépendants : un format bien plus abordable et proche des valeurs de l’indépendance. Ses œuvres ont été diffusées dans des festivals nationaux et à l’étranger, ainsi que dans des expositions à travers le pays (dont Millennium Film Workshop, LA Filmforum, Pacific Film Archives, Chicago Filmmakers). Plusieurs de ses films et de ses vidéos ont intégré l’exposition « Big as Life: An American History of 8mm Films », au Museum of Modern Art de New York, de 1982 à 2001. En 1975, il cofonde Berks Filmmakers, qui aujourd’hui encore poursuit sa mission de diffusion d’œuvres expérimentales. Il enseigne actuellement le cinéma et la poésie à l’université Albright College de Reading.
Films de Kate McCabe:
Kate McCabe vit près de Joshua Tree, en Californie, où elle a fondé le collectif artistique Kidnap Yourself. Diplômée de l’University of the Arts, elle a obtenu son MFA (équivalent d’un Master des Beaux-arts) en Experimental Animation à l’institut Cal Arts, auprès de l’innovant Jules Engel. Cinéaste primée, Kate voit ses œuvres diffusées mondialement depuis 1995, dans les festivals et les galeries d’art. Ses films ont des thématiques récurrentes : la beauté du quotidien, ou le monde mystérieux qui sépare la rêverie de la réalité. D’un point de vue technique, Kate est une animatrice hybride, mêlant photographie et animation, avec des méthodes de manipulation du temps, aussi bien à la caméra qu’en impression optique. Ses travaux actuels comptent des peintures, des photos, de courts récits de fiction et des livres d’art. Son œuvre la plus récente est une bande dessinée à base d’esquisses, intitulée « Mojave Weather Diaries ». Kate a donné des cours de cinéma dans les instituts CalArts et UC San Diego, en tant qu’artiste invitée.
Films de Gregg Biermann:
« Mon travail se situe dans la tradition de l’avant-garde, qui considère le film comme un art visuel. Je crois que les artistes s’inspirant des films d’avant-garde historiques peuvent, à l’aide des nouvelles technologies, garder toute légitimité. Dans les domaines de l’art et de la musique, l’arrivée de nouveaux outils a souvent débouché sur des développements esthétiques innovants. Par conséquent, je me suis intéressé aux nouvelles technologies pour explorer d’immenses frontières encore vierges, devenues inaccessibles aux cinéastes modestes avides d’expérimentation. La plupart de mes créations n’auraient pas pu voir le jour avant une certaine époque, car elles sont profondément ancrées dans la technologie digitale. L’intérêt de la technologie digitale, pour le cinéma, réside dans la possibilité de copier, modifier, masquer, fragmenter, superposer, transfigurer, réfléchir, transmettre et recadrer. »
Films de Larry Jordan:
Connu principalement pour son esprit d’indépendance dans l’univers du cinéma d’avant-garde américain, Lawrence Jordan a joué un rôle important sur la scène artistique de San Francisco, vers la fin des années 50 et le début des années 60. Jordan compte à son palmarès une cinquantaine de productions expérimentales, dont un bon nombre de films d’animation extravagants, faits à partir de gravures victoriennes découpées. Les animations déploient une imagerie onirique de paysages recomposés, dans un royaume cinématographique fait de transformation et de symbolisme anticonformiste. Jordan cherche à interroger les structures profondes et les connotations jungiennes des images mythologiques auxquelles ses films font référence. Son approche alchimique de l’imagerie crée ce qu’il appelle le « théâtre de l’esprit, que l’on construit. Il s’agit du Monde infernal… le royaume de l’imaginaire. Vous avez besoin d’un endroit où travailler avec des images ». (Duncan McKenna, Semina Culture: Wallace Berman & His Circle).
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