Dans la première partie de notre analyse des origines de l’accessoire de tir de précision PlayStation Move, nous avons vu comment ce périphérique a vu le jour en tant que projet au sein de Guerrilla. Dans cette seconde partie, nous apprendrons comment l’équipe de Guerrilla a reçu l’aide précieuse de leurs amis de Zipper Interactive.
L’idée d’un périphérique basé sur PS Move proposée par Guerrilla a été envoyée à SCE Worldwide Studios et à l’équipe de conception produit de Sony, qui l’a fait circuler dans les autres studios pour avoir leur avis. Elle a été reçue avec enthousiasme : « Quand on a vu la maquette en mousse emballée dans du ruban adhésif, on s’est dit : “Cool ! Faisons ça !”, » se souvient le responsable de la conception produit de Sony, Ennin Huang.
Peu de temps après, Guerrilla a été contacté par les développeurs d’autres jeux de tir, comme SOCOM: Special Forces, Time Crisis: Razing Storm ou encore Dead Space: Extraction. Le réalisateur de jeux Seth Luisi de Zipper Interactive, qui avait déjà cherché à créer une manette différente à partir de PS Move pour SOCOM: Special Forces, a été particulièrement intéressé par le projet. « Seth pensait vraiment qu’un tel périphérique pourrait apporter un niveau supplémentaire d’immersion et de réalisme au jeu, explique Mathijs de Jonge, réalisateur chez Guerrilla. Comme Killzone 3, SOCOM: Special Forces était dans les premières phases de développement, donc le timing était parfait pour lui aussi. »
À chaque étape, le design s’éloigne de celui du StA-11.
L’équipe de Zipper a suggéré plusieurs ajouts vraiment utiles au projet. « Par exemple, ils voulaient que les joueurs puissent recharger sans lâcher la manette de navigation, explique Mathijs. Ils ont résolu le problème en ajoutant un mécanisme de pompe à la poignée avant. Ils ont également remarqué que la plupart des jeux de tir tactiques, dont SOCOM: Special Forces, comportait des armes avec différents modes de tir, ce qui impliquait l’ajout d’un sélecteur de tir. »
Une fois la forme et les fonctionnalités de base définies, le périphérique est entré dans la phase de prototypage. « Toutes les six semaines, un nouveau pistolet en plastique arrivait de Chine pour que nous commentions dessus avec l’équipe de Zipper, explique Roy Postma, responsable de la création artistique (et expert en armement) chez Guerrilla. Et à chaque étape, le périphérique trouvait davantage sa propre forme. Le style de l’arme est devenu plus neutre, moins spécifique à Killzone. »
Les premiers prototypes noirs de l’accessoire de tir de précision étaient un peu trop réalistes.
Parmi les améliorations, on trouve un angle de la poignée avant plus ergonomique, une crosse ajustable et escamotable (et non pliable) et une diminution du poids pour faciliter le jeu prolongé. « Malheureusement, certaines options n’ont pas été retenues au cours du processus, déplore Roy. Au départ, on voulait ajouter un compteur de munitions au dessus de la crosse, mais on s’est rendu compte que ça coutait trop cher. »
La couleur de l’arme a beaucoup change elle aussi, d’un gris métallisé au départ à une version noire, pour finalement terminer sur un gris plus neutre. « D’un point de vue juridique et marketing, nous devions imposer des limites, ajoute Ennin. La version noire avait l’air menaçant, mais elle aurait violé les lois sur le réalisme des armes dans plusieurs pays. » Même les premiers prototypes gris auraient été difficiles à exporter, ce dont Mathijs s’est rendu compte après une démonstration au cours d’une conférence.
En parallèle, les équipes de Guerrilla et de Zipper réalisaient des tests avec les systèmes de commande de PS Move sur leurs jeux respectifs et tentaient de définir des paramètres idéaux de la zone de tir, de l’aide à la visée et de la sensibilité. « Au départ, nous voulions que de nombreuses actions en jeu soient définies par les gestes du joueur, explique Mathijs. Mais ça interférait beaucoup trop avec la précision du tir. Donc nous nous sommes contentés de gestes plus simples et plus brefs, comme tendre le périphérique en avant pour effectuer une attaque en mêlée. »
Le prototype final dans toute sa splendeur.
Le périphérique a été mis en production pour que sa sortir coïncide avec le lancement de Killzone 3. Les personnes qui ont déjà pu mettre la main dessus ont eu une réaction unanimement positive : de nombreux testeurs ont été agréablement surpris par la solidité du périphérique et par son utilisation intuitive.
« En termes de commandes, il n’y a rien de plus naturel que “pointer, viser, tirer”, » explique Ennin. Mathijs ajoute : « Le périphérique a rendu Killzone 3 facilement accessible aux personnes qui n’avait jamais joué à Killzone avant. Certains testeurs ont même déclaré qu’ils préféraient jouer à Killzone 3 avec l’accessoire de tir de précision au lieu de la manette DUALSHOCK 3, car ils se sentaient plus immergés. Nous avons pris ça comme un compliment. »
Mais ce n’est que la semaine avant la sortie de Killzone 3 que Mathijs a compris que son autre objectif dans la création de l’accessoire de tir de précision avait été atteint : « Je regardais la pub PlayStation pour Killzone 3 et l’accessoire de tir de précision et j’ai subitement réalisé que Kevin Butler avait l’air vraiment trop cool avec ce truc à la main ! C’est là que j’ai compris que j’avais atteint mon but. »
L’accessoire de tir de précision est désormais disponible à la vente séparément.
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