Blades of Fire: compte rendu

Magie, monstres, et… métallurgie ? Les jeux d’action-aventure épique se présentent sous de nombreuses formes, mais le voyage à venir que propose MercurySteam dans un tout nouveau monde rempli de dangers adopte une approche particulièrement unique. Et oui, il y a un protagoniste mystérieux et légèrement mélancolique – Aran de Lira – en quête de vaincre une reine brutale à la tête d’une armée en quête de destruction.

Et oui, il y a un écuyer, Adso, qui accompagne Aran dans son aventure vers le Palais Royal, documentant son histoire, l’aidant à résoudre des énigmes, et lui offrant des conseils pour affronter ses adversaires. Mais, brillant au cœur d’une histoire riche promettant entre 60 et 80 heures de jeu, se trouve un élément qui différencie Blades of Fire des autres : la métallurgie.

“Nous avons attendu l’opportunité de revenir vers le type de fantasy [que nous avons exploré dans Blade of Darkness], avec des combats brutaux, physiques et tactiques,” explique Enric Alvarez, CEO de MercurySteam et Directeur de Blades of Fire. “Lorsque nous avons créé le prétexte où une reine diabolique transforme l’acier en pierre, le héros a eu un problème. Vous avez donc besoin de forger vos propres armes. C’est cette idée simple qui a entraîné la conception de la Forge.”

La Forge des Dieux à laquelle Enric fait référence est un royaume sombre où Aran a l’opportunité de concevoir et de fabriquer les armes dont il aura besoin pour affronter plus de 50 types d’ennemis différents, allant des soldats orcs revêtus d’armures de la Reine Nerea à des élémentaires d’eau, en passant par des trolls terrifiants. La malédiction de Nerea n’ayant pas d’effet dans la Forge, vous pourrez choisir parmi sept familles d’armes différentes, y compris des claymores et des armes d’hast, que vous pourrez forger.

Par exemple, la longueur de la lame peut affecter les dégâts qu’elle inflige, tandis que le type d’acier que vous utilisez change la lacération, la défense et la solidité de l’arme. Quel type de coupe transversale allez-vous choisir pour obtenir un bon tranchant et une bonne résistance ? Une forme convexe vous offrira plus de durabilité, mais vos dégâts seront réduits, tandis qu’un concave vous offrira plus de vitesse et une meilleure pénétration. Et que dire du pommeau, qui affecte l’équilibre de votre arme ?

Durant ma partie, la Forge nécessitait déjà de prendre un certain nombre de décisions, dont bon nombre étaient indisponibles, mais la barre latérale affichant les stats et indiquant ce qui change en fonction de mes choix l’a rendue moins intimidante. Environ 14 stats différentes aident à comprendre l’efficacité de mon arme, que ce soit pour bloquer ou parer des coups, ou encore son endurance, son poids, ou les dégâts qu’elle inflige.

Bien sûr, le processus ne s’arrête pas ici. Une fois ma sélection faite, le forgeage commence enfin, bien qu’il ait été un véritable défi pour MercurySteam. “Je suis sûr qu’il n’y a aucun autre jeu avec un système pareil,” explique Enric. “Nous avons donc dû le créer sans référence. Nous voulions que le joueur ressente la force, la chaleur et l’intensité de la forge, alors lorsque vous frappez le métal avec votre marteau, vous déplacez le métal dans une direction ou une autre et lui donnez forme.”

Cela est affiché à l’aide d’une représentation semblable aux barres d’un égaliseur graphique, suivant le metal divin, inquandéscent, représentant votre future lame. Vous devez rapprocher les barres du profil de l’arme avant de frapper le métal avec le marteau sacré. Cependant, plus vous frappez l’acier, plus il perdra de ses propriétés, donc l’équilibre est essentiel.

À la fin de tout ce procédé, votre arme obtiendra une note sous forme d’étoiles, représentant le nombre de réparations possibles avant que votre arme soit endommagée à tout jamais, et donc quasiment inutilisable, car les armes s’usent en combat et finissent par casser. “Il est facile d’obtenir une arme viable, mais il est très compliqué d’en obtenir une parfaite,” explique Enric. “Et au cours d’un combat, vous ressentirez les conséquences de vos choix, car ils déterminent votre style de combat.”

Et Enric n’exagère pas non plus. Ma partie me fait voir immédiatement que les combats de Blades of Fire nécessitent à la fois un bon timing et une bonne dose de stratégie. Chaque touche d’action correspond à une attaque sur les flancs droit et gauche, ainsi qu’à la tête et au corps. Ce sont non seulement des éléments à prendre en compte en fonction du type d’ennemi que vous affrontez, mais vous devrez également choisir entre trancher avec la lame ou donner des coups d’estoc pour contourner certaines armures.

Ajoutez à cela une barre d’endurance qui vous empêchera de trop appuyer sur les boutons, les esquives d’Aran offrent des combats palpitants. Les combats sont dynamiques, réactifs et satisfaisants, particulièrement lorsque j’ai découvert qu’une attaque bien visée et au bon moment peut faire voler des têtes…

Au fil du temps, les armes gagnent en réputation et peuvent obtenir le statut épique ou légendaire, alors pensez à en prendre soin. Mais attention, car mourir signifie que vous devrez récupérer votre arme là où vous êtes tombé au combat, ce qui m’a posé bon nombre de problèmes lorsque j’ai été pris par surprise par un troll qui a rapidement transformé Aran en crêpe après quelques coups. Retourner à cet endroit, maintenant repeuplé par de nouveaux ennemis, était un dilemme intéressant… Avant que je réalise que je pouvais utiliser le troll énervé pour attaquer tous ces soldats ennemis malchanceux.

Blades of Fire s’annonce comme une autre incroyable aventure de MercurySteam. Et ne vous méprenez pas, bien qu’Aran soit agile avec un marteau, il n’approche pas toutes les difficultés comme si elles étaient des clous. Il y a également beaucoup d’exploration et une touche de résolution d’énigmes à apprécier, ainsi qu’une narration détaillée inspirée par des œuvres telles que l’Excalibur de John Boorman, Le Nom de la Rose, et les comics de Frank Frazetta. “C’est une histoire sur des personnes séparées cruellement par le temps et le destin, qui ne se retrouvent que des années plus tard, irrémédiablement changées,” explique Enric.